Distance : 9.4 km
Départ : embarcadère N°3 Pointe aux Sables
Arrivée : plage publique d'Albion
Temps : 3 heures (sans halte)
Difficultés : passage de roches avant la prison de Petit verger et avant d'arriver à Albion plage
Passage à marée haute : risque de se mouiller les pieds du coté de Petit verger
Participants : Adélaïde, Laure, Sophie
Participants : Adélaïde, Laure, Sophie
A Pointe aux Sables, beaucoup de roches , beaucoup de saletés.
A partir de Petit Verger et de la prison et jusqu'au phare, le sentier est agréable et la vue depuis les falaises est magnifique. On arrive au phare pour apercevoir en contrebas les "arches d'Etretat". C'est vraiment la Normandie !
Malheureusement, le gardien du phare n'est pas toujours là pour faire visiter ce qui est pourtant une étape indispensable.
Malheureusement, le gardien du phare n'est pas toujours là pour faire visiter ce qui est pourtant une étape indispensable.
On rejoint le village d'Albion en continuant sur un petit tronçon de route tranquille puis viennent les roches de la plage. Et un bon bain en arrivant pour se rafraichir après 3 heures de marche un peu chaudes !
les + : le sentier Petit Verger - Phare d'Albion et le phare
les - : la saleté, les roches et le manque d'ombre.
Pointe aux Sables
Nous repartons de l'embarcadère N°3 de Pointe aux Sables, là où nous nous étions arrêtées lors de notre précédente étape.
Nous garons la voiture sous les arbres qui longent la route à deux pas.
Pointe aux Sables
A cause de la chaleur accablante, nous partons de grand matin. Mais déjà les pêcheurs sont à l'oeuvre. Ils récoltent des algues pour attirer les poissons dans les casiers.
Pointe aux Sables
Dans la brume chaude du matin, de jeunes pêcheurs attrapent des tilapias. En arrière plan, on aperçoit la grande prison de Petit Verger opérationnelle depuis 1982.
Pointe aux Sables
Dans les filets, de bien trop petits poissons pris au piège.
Pointe aux Sables
Cette belle demeure qui tombe en ruine témoigne des fastes du temps passé, quand la côte de Pointe aux sables était très prisée par les riches familles de Port Louis.
Pointe aux Sables
D'après nos sources, cette maison aurait appartenu à la famille Seeneevassen mais si un lecteur à plus de précisions, il serait intéressant qu'il nous laisse un commentaire.
D'après nos sources, cette maison aurait appartenu à la famille Seeneevassen mais si un lecteur à plus de précisions, il serait intéressant qu'il nous laisse un commentaire.
Cela nous renvoie à l'histoire politique de l'île Maurice et notamment de Sir Renganaden Seeneevassen (surnommé Renga), homme politique mauricien, né à Port Louis en 1910. Son père
était un immigrant indien et sa mère était issue du sud de l’Inde. Brillant élève, il partit en Angleterre pour étudier le droit et revint sur son île en 1940 pour y exercer le métier d'avocat. Il rejoignit peu de temps après le Parti Travailliste mauricien et devînt l’une de ses têtes
pensantes. Il fut élu dans la foulée conseiller à la municipalité de Port Louis et assura ce rôle jusqu’ à
sa mort en 1958.
Le portrait de Renga figure sur tous les billets de 100 roupies mauriciennes
Le petit Verger - Pointe aux Sables
Quittons l'Histoire pour continuer notre chemin. Après avoir passé la bande étroite de roches qui longe le Petit Verger, nous arrivons au niveau de la prison. Un sentier assez bien dégagé permet de la longer sans problème.
Médine - Pointe aux Sables
Tout à coup le décor change. Un chemin de terre rouge et grasse, coupant un plateau d'herbes sauvages et surplombant des falaises, nous amène vers le lointain phare.
Le phare de la pointe aux caves est au bout de cette "Normandie" qui contraste littéralement avec les paysages du nord-ouest de l'île Maurice faits de criques blondes et de lagons bleus.
Albion - Phare de la Pointe aux Caves
Le phare de la Pointe aux Caves, construit en 1910, est toujours en activité.
Il mesure 97 pieds de haut et fait 152 pieds de rayon focal.
Il envoie deux éclairs blancs toutes les 15 secondes visibles à 29 miles nautiques.
Il peut se visiter sur demande et offre une magnifique vue sur toute la partie ouest de l'île .
C'est vraiment le spot de cette balade.
Il mesure 97 pieds de haut et fait 152 pieds de rayon focal.
Il envoie deux éclairs blancs toutes les 15 secondes visibles à 29 miles nautiques.
Il peut se visiter sur demande et offre une magnifique vue sur toute la partie ouest de l'île .
C'est vraiment le spot de cette balade.
Albion
Le lieu est saisissant de beauté avec le contraste du basalte noir des falaises, du bleu intense de l'océan et du vert profond de la plaine herbeuse.
L'érosion marine a créé une arche naturelle similaire à celle d'Etretat en Normandie, le clou du spectacle !
L'érosion marine a créé une arche naturelle similaire à celle d'Etretat en Normandie, le clou du spectacle !
Albion
Puis, les falaises s'affaissent et laissent la place à une côte rocheuse basse, parsemée de grosses pierres, où les pêcheurs viennent lancer leurs cannes.
Ce passage n'est pas difficile, il est même très agréable d'y gambader de roches en roches.
On arrive ainsi progressivement au village d'Albion, véritable petit havre de paix et de verdure au milieu de tout ce basalte noir.
Posées sur la plage d'Albion, nous sommes gentiment invitées à boire le thé chez Cécile et Kamal, habitants et amoureux de l'endroit, ils nous racontent les histoires du lieu et nous font voyager dans le passé d'Albion.
Nous voici tout à coup transportées à l'époque du naufrage de Peter Both....
Des recherches faites par l'historien Patrick Lizé aux archives nationales de Paris en 1979 ont amené à la découverte, dans l'Atlas Secret de la Compagnie Néerlandaise des Indes Orientales, d'une carte de l'Ile Maurice de 1670. Sur cette carte, il est attiré par deux points précisés sur la côte ouest de Maurice avec les annotations suivantes : "Hier leyt geschut van den Genrael Bot" et "Hier leyt een ancker dwaar omtrent z.a. 4000 pont".
La traduction de ces annotations donne : "Ici se trouvent les canons du Général Both" et "Ici se trouve une ancre de travers de 4000 livres".
Patrick Lizé en conclut qu'il s'agissait là des positions de deux épaves de vaisseaux hollandais : le Banda et le Provinces Unies qui firent naufrage en 1615 et dans un desquels se trouvait Pieter Both.
Après des recherches infructueuses le long du récif de Flic-en-Flac au début de l'année 1979, Jacques Dumas et Patrick Lizé prendront contact avec Pierre de Sornay alors président du Mauritius Underwater Group. Ce dernier leur fait savoir que des plongeurs mauriciens connaissaient de longue date un site avec des canons face à Médine près de la Pointe-Moyenne, à 1800 mètres au nord de leur zone d'étude.
Une plongée fut aussitôt organisée pour étudier ces canons et c'est ainsi que l'épave du Banda fut localisée.
Une plongée fut aussitôt organisée pour étudier ces canons et c'est ainsi que l'épave du Banda fut localisée.
Ce fut bien en 1615, que Pieter Both, alors Gouverneur à Batavia (aujourd'hui Jakarta, capitale d' Indonésie) décida de rentrer en Hollande, sa terre natale pour y prendre sa retraite.
Il embarqua sur le navire "Le Delft" en compagnie de 3 autres vaisseaux : Le Banda, Le Provinces Réunies et Le Gerderland. Les cargaisons des navires étaient composées de plusieurs tonnes de sucre, disposées à fond de cale pour servir de lest, puis, par-dessus, des milliers de pièces de porcelaine bleue et blanche, du poivre de Bantam, des clous de girofle des îles Moluques, du coton et de l’indigo de Chine et du Bengale.
Il fut décidé de faire escale à l’île Maurice afin de colmater la coque du Provinces Réunies et de renouveler l’approvisionnement en eau. En route, la flotte rencontra un navire hollandais, commandé par un capitaine que Pieter Both invita à dîner. Selon toute probabilité, Pieter Both changera de navire pour le recevoir, passant du Delft au Banda, plus grand et plus prestigieux, signant ainsi son arrêt de mort…
Le 5 mars 1615, la côte nord de l’île Mauritius fut aperçue. Le 6 mars, les vaisseaux furent pris par une tempête et firent naufrage dans l’ouest de l’île : le Banda fut désintégré sur les rochers des falaises de Médine, alors que le Provinces Réunies échoua sur les récifs d’Albion. Pieter Both mourut avec les 45 membres de l’équipage du Banda. Son corps fut retrouvé sur la plage de la baie du tombeau (d'où son nom).
Une partie des 30 membres de l’équipage du Provinces Réunies survécurent. Ils restèrent quelque temps non loin de la plage d’Albion et furent ultérieurement récupérés par un vaisseau de passage. Le troisième vaisseau, le Gelderland fit naufrage sur les récifs. Des restes de sa cargaison et des canons furent recueillis par les hommes du fort Fréderic Hendrick. Le quatrième vaisseau, le Delft, survécut à la tempête et eut son grand mât brisé.
Une partie des 30 membres de l’équipage du Provinces Réunies survécurent. Ils restèrent quelque temps non loin de la plage d’Albion et furent ultérieurement récupérés par un vaisseau de passage. Le troisième vaisseau, le Gelderland fit naufrage sur les récifs. Des restes de sa cargaison et des canons furent recueillis par les hommes du fort Fréderic Hendrick. Le quatrième vaisseau, le Delft, survécut à la tempête et eut son grand mât brisé.
Cécile et Kamal nous montrent des vestiges de porcelaine venant du naufrage qu'ils glanent au fil de leurs balades sur la côte environnante.
On remarque aisément que cette porcelaine a formé en son temps assiettes, tasses, pots, et divers éléments de services de table.
Incroyable émotion !
Ces morceaux de porcelaine semblent faire revivre le passé sous nos doigts, les couleurs et la texture de la porcelaine sont presque intactes...
Merci Cécile et Kamal pour ce beau partage.
Selon les fouilles archéologiques de l'équipe de Patrick Lizé, ces porcelaines sont du type "Kraak"et ont été fabriquées sous le règne de l'empereur Wan Li (1575-1620) de la dynastie Ming. Certaines portent aussi les marques de l'empereur Cheng Hua (1465-1487).
Les recherches archéologiques sous marines du Banda ont permis de retrouver, entre autres, des porcelaines intactes et de nombreux fragments, mais aussi un astrolabe portugais en bronze daté de 1568.
Cet astrolabe est l'un des mieux conservés au monde et presque unique en son genre. Il porte la marque portugaise caractéristique de cinq points disposés en croix latine. Les recherches menées sur cet instrument ont conclu qu'il aurait été fabriqué par ou sous la direction du cartographe portugais Lopo Homem. Ces pièces seraient exposées au musée de Mahébourg.
On remarque aisément que cette porcelaine a formé en son temps assiettes, tasses, pots, et divers éléments de services de table.
Incroyable émotion !
Ces morceaux de porcelaine semblent faire revivre le passé sous nos doigts, les couleurs et la texture de la porcelaine sont presque intactes...
Merci Cécile et Kamal pour ce beau partage.
Selon les fouilles archéologiques de l'équipe de Patrick Lizé, ces porcelaines sont du type "Kraak"et ont été fabriquées sous le règne de l'empereur Wan Li (1575-1620) de la dynastie Ming. Certaines portent aussi les marques de l'empereur Cheng Hua (1465-1487).
Les recherches archéologiques sous marines du Banda ont permis de retrouver, entre autres, des porcelaines intactes et de nombreux fragments, mais aussi un astrolabe portugais en bronze daté de 1568.
Cet astrolabe est l'un des mieux conservés au monde et presque unique en son genre. Il porte la marque portugaise caractéristique de cinq points disposés en croix latine. Les recherches menées sur cet instrument ont conclu qu'il aurait été fabriqué par ou sous la direction du cartographe portugais Lopo Homem. Ces pièces seraient exposées au musée de Mahébourg.
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